CCR / Chute de blocs au Mont Granier : un scénario à 800 millions d’euros de dommages assurés
Chute de blocs au Mont Granier : un scénario à 800 millions d’euros de dommages assurés
CCR / Chute de blocs au Mont Granier : un scénario à 800 millions d’euros de dommages assurés
Chute de blocs au Mont Granier : un scénario à 800 millions d’euros de dommages assurés
Et si l’effondrement historique du Mont Granier de 1248 survenait aujourd’hui ? CCR modélise ce risque : 800 M€ de pertes assurées, 7 communes impactées, plus de 14 000 habitants exposés. Détails, méthodologie, impacts.
Cet article est extrait du Bilan Cat Nat 2024 de CCR.
Dans la nuit du 24 au 25 novembre 1248, la façade nord du Mont Granier s’effondrait, projetant plusieurs millions de m³ de roche dans la vallée de l’Isère. Cet événement, considéré comme le plus grand éboulement de l’histoire européenne, détruisit cinq paroisses et fit un millier de victimes. Aujourd’hui, CCR modélise ce scénario extrême dans un contexte contemporain, afin d’en estimer les impacts assurés : jusqu’à 800 millions d’euros de pertes dans 7 communes situées en Savoie et en Isère.
Le Mont Granier : un site instable depuis des siècles
Situé au sud de Chambéry, le Mont Granier culmine à 1 933 mètres. Il est constitué d’un massif calcaire fracturé et karstifié, propice aux mouvements de terrain. L’éboulement majeur de 1248 a laissé une falaise verticale de 900 mètres de haut, encore visible aujourd’hui.
Depuis, d’autres chutes de blocs ont été recensées : notamment l’éboulements de plusieurs centaines de milliers de m³ en 2016 (janvier, avril, mai) ; mais aucun d’entre eux n’a touché de zones habitées.
Une approche spatiale et binaire pour la simulation
Pour simuler l’événement, CCR s’est appuyée sur les travaux scientifiques les plus récents (Quiquerez et al., 2022), qui ont permis de reconstituer l’emprise réelle de l’éboulement de 1248.
Méthodologie :
Délimitation de l’emprise du dépôt de roche ;
Hypothèse de destruction totale (100 %) pour tous les biens inclus dans cette emprise ;
Aucun dommage pour les biens situés hors emprise.
Ce scénario ne tient donc pas compte des effets secondaires comme les ondes de choc ou les dommages indirects.
Communes concernées
Population totale exposée (2021) : 14 707 habitants
Myans
Porte-de-Savoie
Apremont
Chapareillan
Saint-Jeoire-Prieuré
Chignin
Saint-Baldoph
L’emprise de l’éboulement couvre 7 communes :
Taux de couverture de l’emprise :
Myans : 85 %
Saint-Baldoph : 0,1 %
Autres : proportions variables
Résultats de la simulation
Montant total estimé des pertes assurées : 800 M€
Coût moyen par sinistre : 277 000 €
Nombre de communes touchées (Cat Nat) : 7
Nombre de départements concernés : 2
Répartition des coûts :
Tous les bâtiments situés dans l’emprise sont considérés comme détruits.
Ce que révèle le scénario
Ce scénario met en lumière la vulnérabilité des zones urbanisées situées à proximité de massifs calcaires instables, comme celui du Mont Granier. Malgré une fréquence d’occurrence très faible, l’intensité d’un tel événement serait catastrophique si un effondrement similaire survenait aujourd’hui.
Crédits et publication
Auteur :
CCR – Département Modélisation et Analyse des Risques Naturels
Sources :
CCR, Les catastrophes naturelles en France – Bilan 1982–2024
Scénario « Chute de blocs du Mont Granier (1248) »
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